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Célébrer les femmes, au-delà du 8 mars

Le 8 mars de chaque année est une journée mondialement reconnue pour la célébration des droits de la femme. Chaque société, communauté ou institution choisit ce jour-là une multitude de façons d'honorer les femmes qui la composent : fleurs, cadeaux, notes de remerciement, etc.


Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'égalité des sexes a beaucoup évolué. Au niveau mondial, l'image de la femme a considérablement évolué, passant du statut de simple citoyenne exerçant ses droits à celui de dirigeante active dans la sphère publique. Aujourd'hui, les femmes sont au cœur de la prise de décision dans les secteurs public et privé.


Mais il serait faux de dire que la parité entre les sexes a été pleinement réalisée partout. D'une part, ce qu'on appelle le "plafond de verre" empêche même les femmes les plus qualifiées d'accéder à des postes de direction que les hommes trouvent faciles à atteindre. Ces inégalités implicites et perceptives sont encore alimentées par toute une série de stéréotypes et d'hypothèses concernant le caractère des femmes. D'autre part, les progrès de l'autonomisation des femmes ne sont pas répartis de manière égale à travers le monde.
Notre continent, l'Afrique, fait malheureusement partie de ces régions du monde qui avancent, mais lentement. L'UNESCO estime que pas plus de 40 % des filles africaines terminent l'enseignement secondaire. Parmi celles qui atteignent l'école secondaire, seules 47% en sortent avec un diplôme - ce qui fait de l'Afrique le seul continent où le taux d'obtention de diplômes par les femmes est inférieur à celui des hommes.


Au Maroc, des réformes structurelles comme la Moudawana (code de la famille) ont mis fin à des décennies de discrimination à l'encontre de la moitié des citoyens de notre pays, libérant ainsi leur potentiel d'autonomie. Pourtant, il reste beaucoup à faire, notamment dans les communautés rurales, où l'abandon scolaire est un problème urgent pour les jeunes filles.


En tant qu'institution africaine et marocaine, l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) se trouve au carrefour de ces questions mondiales, régionales et nationales de parité entre les sexes. Notre communauté peut heureusement non seulement se permettre d'encourager le leadership des femmes, mais aussi de donner l'exemple à plusieurs niveaux.


En moins de 5 ans, l'UM6P a atteint un taux de 54% de femmes parmi les étudiants. Ceci dans des domaines d'études scientifiques et technologiques connus pour être l'apanage des hommes.


Grâce à l'implication d'une communauté engagée, UM6P dispose également d'un large espace sécurisé où les questions de discrimination, de préjugés sexistes et de harcèlement peuvent être ouvertement discutées et traitées. Le succès de campagnes telles que Say No to Violence a montré que, main dans la main, nous pouvons tous faire le prochain pas vers une société respectueuse de ses membres, quel que soit leur sexe.
Grâce à d'innombrables sacrifices, la place chèrement acquise par les femmes dans les sociétés contemporaines est à bien des égards un fait accompli. En 2022, le moment est peut-être venu de rendre hommage aux femmes parmi nous tout au long de l'année, et pas seulement le 8 mars. Grâce à des initiatives audacieuses favorisant la sensibilisation, l'autonomisation, le respect et la solidarité, il est possible d'instaurer une fois pour toutes l'égalité des sexes dans nos communautés. Aujourd'hui, demain, et tous les jours.